jeudi 24 septembre 2009

Quelle attitude avoir face à un consommateur de cannabis ?

La consommation de cannabis est préoccupante dès lors qu'elle devient régulière. Un jeune qui fume un pétard pour une occasion festive, cela n'a rien d'alarmant. Mais quand le jeune fume tous les jours, quand les relations familiales se dégradent et deviennent conflictuelles, qu'il y a échec scolaire ou professionnel, quand la motivation pour se bouger disparaît, quand les amis s'éloignent, il faut s'inquiéter et réagir pour aider le consommateur à préserver sa santé mentale et physique.

Commencez par demander conseil à un centre spécialisé proche de chez vous (en France, on peut avoir les coordonnées en appelant Drogue Info Service au 0 800 23 13 13).

Provoquez toutes les occasions pour discuter avec le jeune, qu'il soit votre enfant, un membre de votre famille ou un ami. Il ne s'agit pas de remettre en cause la "culture cannabis", sorte de mode de vie rapprochant les jeunes entre eux, mais de l'alerter sur les conséquences de sa consommation. Un jeune se rebiffe quand ses parents font intrusion dans sa vie, mais il souffre encore plus s'ils font preuve d'indifférence.

Montrez-lui que vous êtes documenté sur la question en lui énonçant d'abord les points positifs du cannabis. Oui, le cannabis soulage la douleur, il aide à trouver le sommeil, il ouvre l'appétit, il apporte un sentiment de détente et de bien-être, il provoque une légère euphorie, une somnolence agréable, il modifie les perceptions, comme de mieux entendre la musique... Mais tous les consommateurs ne sont pas égaux quant aux effets du cannabis sur leur organisme.

Abordez franchement les aspects négatifs, même s'il se braque ou vous envoie promener. Il doit entendre que le cannabis est dangereux à haute dose ! Il peut être à l'origine de dépression, de crises d'angoisse ou de panique, de confusion, d'anorexie, de psychose. Il peut provoquer des étouffements, des vomissements, des gonflements de vaisseaux sanguins (un jeune qui fume beaucoup a les yeux rouges), de tachycardie, de sécheresse buccale qu'on a tendance à apaiser avec de l'alcool.

Le cannabis aggrave les manifestations de maladie mentale, comme la schizophrénie, et peut aller jusqu'à la bouffée délirante, qui nécessite une hospitalisation. Aux risques de désocialisation s'ajoutent les risques de cancer (comme le tabac), les risques d'aller en prison parce qu'on fréquente des circuits illicites, et les risques de suicide.

Il n'est pas possible de forcer un jeune à aller consulter. Il doit le faire de son plein gré. Cela peut venir de lui-même, s'il se rend compte qu'il ne peut plus continuer à s'isoler et se détruire. Cela peut venir aussi grâce à votre appui aimant et confiant. Ne le jugez pas, ne l'enfoncez pas. Soyez là et continuez inlassablement vos mises en garde.

S'il parvient à se motiver pour consulter dans un centre spécialisé, un psychiatre et un assistant social lui feront faire un bilan de consommation, et ils envisageront ensemble une démarche thérapeutique. Cela peut aller jusqu'à l'hospitalisation. Le jeune doit être conscient que ce sera dur, mais il peut le faire par amour pour sa famille, et par envie de vivre.

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